Prendre soin de soi : Mon expérience de la dernière année

Prendre soin de soi : Mon expérience de la dernière année

Quand on mène notre propre entreprise de front et que, si on ne travaille pas, on va manger des ramens comme un cégépien, ce n’est pas toujours chose facile de prendre soin de soi. En août dernier, quand j’ai commencé ma vie de travailleuse autonome à temps « partiel », j’étais pleine de bonne volonté et je trouvais que le projet en valait vraiment la peine. À ce moment, je travaillais encore comme enseignante au CFP, ce qui m’offrait quand même une marge de manœuvre financière. Dernièrement, j’ai laissé tomber tout ce qui était travail « normal » pour me lancer. Pas facile, mais je suis contente de ma décision. Ça m’a malgré tout fait voir que, si je ne faisais pas attention, je m’oubliais.

Je n’ai jamais mis autant de volonté dans un projet que celui-là, mon entreprise et tout ce qui vient avec. Avant, je surfais un peu sur la vie en attendant que ça me tombe dessus. Maintenant, pour la première fois, j’ai un objectif clair : être mon propre patron en aidant les autres à atteindre leur plein potentiel.

Dans la dernière année, je me suis mise à manger environ un repas par jour (déjà que ce n’était pas mon fort), je me réveillais dans la nuit pour prendre des notes sur des idées, je me couchais à des heures sans bon sens pour suivre des formations en ligne... Mes relations en ont souffert aussi. Quand je ne travaillais pas, j’étais trop fatiguée pour faire autre chose. Et pis, nécessairement, j’ai tout lâché. J’ai regretté ma job, j’ai regretté de m’être lancée sans y avoir pensé plus longtemps, j’ai arrêté d’écrire pour le blogue, j’ai arrêté de faire ce qu’il fallait pour avancer. Je ne sais pas si c’est la peur de la montagne devant moi qui m’a ralentie ou le fait d’être tannée de travailler tout le temps. Une chose est sûre, j’ai frappé mon mur, et d’aplomb. Je me suis organisée pour que ça paraisse le moins possible, mais je sais que ça se voyait pareil.

Ç’a été plus long que je voudrais bien l’admettre pour me rendre compte que c’était de ma faute. Pas parce que j’avais trop de travail, pas la simple fatigue du démarrage, pas les circonstances. À part être assise devant l’ordi et penser à ça, je ne faisais presque rien.

L’été m’a donné une bonne excuse. J’ai pris mon temps, j’ai découvert la vie en roulotte, je me suis promenée et j’ai fait la grasse matinée. J’ai fait le ménage dans mon packsac d’escalade et j’ai pas mal plus envie de gravir ma montagne qu’au début juin. Je me sens mieux.

Je sais bien que je ne suis pas la seule à qui ça arrive. Je crois que le fait d’en parler, ça va banaliser la chose et que, prendre soin de soi, c’est peut-être la première étape pour reprendre le contrôle.

Ce qui m’a aidée, c’est de prendre le temps de bien comprendre mes besoins et ce qui m’empêchait de les combler.

En réfléchissant bien, j’ai réalisé que des semaines de 70 heures et plus, c’est pas pour moi. J’aime mieux travailler de manière efficace et organisée pendant moins de temps que d’en prendre trop. Donc, mon besoin était de ralentir un peu et de respirer.

D’un autre côté, j’entends souvent que ceux qui échouent en entrepreneuriat n’avaient pas bien pensé à leurs affaires. Même si, dans le fond, c’est un mythe, je me suis un peu trop accrochée à ça. Puisque c’est mon objectif de réussir (duh !), je ne voulais surtout rien oublier et passer à côté de quelque chose de vital. Finalement, on me l’a dit juste assez souvent pour que je le retienne vraiment : mieux vaut un projet imparfait lancé qu’une idée parfaite qui ne se concrétise pas.

Pour fermer la boucle, je devais me convaincre que je pouvais arrêter de faire des semaines de fou. Après quelques recherches, j’ai découvert le slow working. Je n’y adhère pas à 100 %, mais j’aime beaucoup l’idée et j’essaie de l’intégrer graduellement dans mes habitudes. J’ai aussi compris que c’était une façon raisonnable et de plus en plus populaire de travailler. Je me suis donné le droit de ralentir.

Mon objectif : Ne pas travailler les fins de semaine.

Pas de mais, pas de si. À date, je suis bonne.

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